Climate in the Age of Empire: Weather Observers in Colonial Canada

– Revue par Richard Leduc, Ph.D., AirMet Science Inc., rleduc@airmetscience.com –

Par Victoria C. Slonosky, Publié par la société météorologique américaine, 288 pp, ISBN 9781944970208, $45.00

J’ai plusieurs livres sur l’histoire de la météorologie dans ma bibliothèque, comme par exemple celui de Khrgian (des plus étonnants), celui du regretté Morley Thomas (personnage impressionnant que j’ai connu à mes débuts) avec son ” The Beginnings of Canadian Meteorology “, Fiero, Frisinger, Middeleton et plusieurs autres touchant des aspects sociaux ou culturels de la météorologie et du climat au Québec. Je ne suis pas un historien mais je crois que l’ouvrage de Mme. Slonosky est un ajout significatif dans l’historique du développement de la météorologie au Canada.

Cover of Climate in the Age of Empire by Victoria Slonosky

Débutons tout suite par le constat principal: cet ouvrage est magnifique. Quel magnifique travail, un sujet traité de main de maître, une documentation des plus fouillée, le tout dans un contexte historique fascinant. En plus, une monographie publiée par l’AMS assure d’emblée la très haute qualité du contenu.

La couverture, une peinture illustrant une vue de Montréal autour de 1840, puis la première page qui est une carte de la ville de Québec vers 1822 et finalement les dernières pages qui sont une carte de la ville de Montréal de 1853 nous ramènent dans ce passé historique. Le ton est donné.

L’ouvrage comprend deux parties. La première s’intitule “The Landscape: Scientists, Practices and Theories” avec les chapitres suivant 1: “Territory, Networks, and Tools”, 2: “Dr. Jean-François Gaultier: New France’s Climatologist”, 3: “Clearing and Cultivation: Eighteenth-Century Climate Improvement Theory”, 4: “British-American Weather Observers to 1830”, 5: “McCord and the Montreal Natural History Society”, 6: “Nineteenth-Century Scientists Question Climate Amelioration”; pour la seconde partie “Meteorology Takes Shape” on a 7: “Meteorology and the Military”, 8: “The Magnetic Cruisade and the Founding of the Toronto Observatory”, 9: “Medical Meteorology”, 10: “The Establishment of the Meteorological Service of Canada”, 11: “The McGill Observatory and the Professionnalization of Meteorology”, 12: “What Do Three Centuries of Observations Tell US?”, 13: “Extraordinary Seasons”, et finalement une section “Biographical Sketches” et un index. À la fin de chaque chapitre on retrouve une liste de références qui me semble exhaustive. Au début, outre la Table des matières, il y a une liste des illustrations, une Préface et des Remerciements. Le tout est documenté dans les moindres détails.

Les illustrations, toutes intéressantes, sont regroupées au centre du livre (outre les figures des deux derniers chapitres); il y a des cartes, des extraits de documents, des portraits (peinture), croquis, photos, notes et il est des plus intéressant de les examiner avec soin pour y retrouver nombre de détails. J’ai bien aimé les photos de A. Spark, du Dr. Smallwod et autres, de l’intérieur de l’Observatoire de McGill et de la bâtisse qui l’abritait et la photo des étudiants de McLeod. On y trouve aussi un manuscrit de J.-F. Gaultier.

La matière est abondante. J’ai lu de nombreuses sections et chacune d’entre elle est des plus détaillée et contient de nombreuses anecdotes, faits, exemples qui viennent documenter les sujets traités et le tout, relié à des faits historiques. La contribution du Dr J.-F. Gaultier au début de la colonie est impressionnante et l’ouvrage de Mme. Slonosky a le grand mérite de la faire connaître, tout comme celle de Smallwood et de McCord et de nombreux autres aussi. Elle nous fait aussi connaître la question des changements climatiques qui préoccupaient ces pionniers, soit “l’amélioration” du climat suite à la déforestation. J’ignorais aussi l’intérêt et la contribution de Smallwood à la question médicale (propagation des maladies) et l’importance que ce sujet avait à cet époque. Les derniers chapitres sur les observations dérivées et la description de saisons particulières fourmillent d’informations (indicateurs agronomiques, dates de gel, arrivée des bateaux) et de détails qui remontent à la colonie. J’imagine que le travail nécessaire à leur réalisation fut colossal. L’idée d’ajouter une section sur les biographies est excellente et permet de situer la contribution des personnages dans un contexte scientifique et historique plus global.

J’ai senti comment, tout le long de son œuvre, l’auteure est reconnaissante envers tous ceux qui nous ont précédé et dont les efforts ont contribué à bâtir la météorologie canadienne d’aujourd’hui. La suite de cette épopée serait la bienvenue.

Merci Mme Slonosky de nous avoir fait cadeau de ce magnifique volume.

Plus comme ça:

American Meteorological Society, Canadian Meteorology, Richard Leduc, Victoria Slonosky

Pour les numéros précédents allez à la page Archives sur le site principal.

© 2017 Société canadienne de météorologie et d’océanographie

Designed & powered by Creative Carbon