L’OMM décerne son prix scientifique le plus prestigieux à Gordon McBean de la SCMO
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a décerné son prix le plus prestigieux à M. Gordon McBean (Canada), l’actuel Président du Conseil international pour la science (CIUS), pour ses travaux exceptionnels en météorologie et en climatologie et son rôle de premier plan dans la recherche scientifique. Le Prix de l’OMI est l’équivalent du prix Nobel en météorologie. Créé en 1955 et portant le nom de l’Organisation météorologique internationale (OMI), l’entité qui a précédé l’OMM, il est décerné chaque année par le Conseil exécutif de l’OMM.
«Monsieur McBean est un éminent scientifique qui mérite de recevoir notre plus haute distinction. Depuis plus de cinquante ans, il se consacre à la météorologie, aux sciences de l’atmosphère, à la climatologie et au changement climatique», a déclaré le Président de l’OMM, David Grimes. «Depuis le début de sa carrière en tant que prévisionniste et chercheur auprès de Transport Canada et d’Environnement Canada, il a engrangé les succès: en tant que chercheur, il a fait des découvertes capitales concernant la couche limite atmosphérique et les tempêtes océaniques. Il a aussi dirigé des recherches et des comités nationaux et internationaux. Il a innové en matière d’activités interdisciplinaires relatives à la prévention des catastrophes, à l’adaptation au changement climatique, et à l’étude des répercussions sur le plan sociétal» a-t-il rappelé.
Lors de la cérémonie de remise du prix, M. McBean a présenté un exposé scientifique intitulé «Integrated Environmental Prediction – Addressing the 2030 Global Agenda» (Prévision environnementale intégrée dans le contexte du Programme mondial de développement durable à l’horizon 2030). Il a défini les façons dont la science et la technologie concourent au développement durable, à la prévention des catastrophes ainsi qu’à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation des effets de ce dernier. Le nombre de catastrophes liées aux inondations et aux tempêtes augmente, une situation dont le changement climatique est l’une des principaux responsables. Alors que les différents aléas sont de plus en plus interdépendants, M. McBean a insisté sur la nécessité de rassembler dans un front commun spécialiste des sciences physiques et des sciences sociales, ingénieurs, économistes, experts de la santé et bien d’autres.
«Nous avons besoin d’évaluations unifiées et d’informations coordonnées pour faire face aux combinaisons de risques et réduire les impacts des divers phénomènes» a-t-il déclaré. Et de poursuivre: «Nous avons besoin de modélisations et de prévisions sans discontinuité à toutes les échelles de temps – de l’immédiat à des échéances de plusieurs décennies ou de plusieurs siècles – et pour tous les secteurs».
«L’élargissement des prévisions météorologiques aux inondations, aux océans, à la glace, au smog et d’autres éléments prévisibles et l’extension des prévisions à longue échéance aux climats, aux océans, à la cryosphère, aux écosystèmes terrestres et à la totalité de l’environnement font appel à des ressources partagées avec des avantages mutuels.»
Chef de file mondial des acteurs de la sensibilisation aux impacts du changement climatique, il a présidé le Programme mondial de recherche sur le climat de 1988 à 1994. Il a joué un grand rôle dans le développement du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et il a fait partie des collaborateurs du GIEC qui ont reçu le prix Nobel de la paix en 1997. En tant que Sous-Ministre adjoint d’Environnement Canada, il a été élu membre du Conseil exécutif de l’OMM de 1994 à 2000. Il a dirigé le Service météorologique canadien en mettant l’accent sur le passage des prévisions météorologiques, hydrologiques et climatiques aux prévisions environnementales. À la suite du tsunami qui a dévasté l’océan Indien en 2004, il a présidé le comité d’étude et de planification qui a conduit à la création du Programme de recherche intégrée sur les risques de catastrophes (IRDR). Plus récemment, il a fait porter ses efforts sur la collaboration interdisciplinaire, pour surmonter les défis de la recherche intégré sur la météorologie et la climatologie des risques de catastrophes et étudier les relations entre extrêmes climatiques et droit au logement en Afrique. Afin d’élaborer des modèles de résilience des villes, il a mené pendant cinq ans une étude sur les villes côtières menacées par les conditions météorologiques et climatiques et les inondations, avec des équipes de Bangkok, Manille, Lagos et Vancouver. Il est convaincu de l’importance des travaux pluridisciplinaires et de l’intégration des sciences sociales et physiques. La preuve en est qu’il a contribué à la fusion du Conseil international pour la science (CIUS) et du Conseil international des sciences sociales (CISS), qui ne feront plus qu’un sous l’appellation de «Conseil international des sciences» à partir du 4 juillet 2018. Gordon Mc Bean a publié dans 72 revues à comités de lecture et participé à la rédaction de 42 livres et 65 autres publications.
Selon lui, l’intégration et la pluridisciplinarité permettront à la société «d’aborder l’avenir et le Programme mondial de développement durable à l’horizon 2030 sous l’angle de l’éthique et de l’équité entre les générations et entre les nations».
«C’est pour les enfants et les petits-enfants du monde entier que nous nous devons d’agir. D’un point de vue conceptuel, il faut exploiter la science pour leur bénéfice. […] En tant que scientifiques, nous devons collaborer pour servir notre planète. Avançons ensemble et ne nous contentons pas de lire les déclarations alors que le tsunami progresse.» a-t-il conclu.
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