Mot du président Paul Kushner, decembre 2018 : Les changements climatiques anthropiques et la pérennité de l’environnement
– Par Paul Kushner, Professeur, Département de physique, Université de Toronto et Président de la SCMO –
Pour terminer la revue des thèmes relatifs à la gestion que j’ai présentés lors du congrès d’Halifax, il est temps de mettre l’accent sur la gestion et la pérennité de l’environnement, notamment dans le domaine des changements climatiques d’origine humaine. Au cours des deux derniers mois, nous avons pris connaissance de résultats de plus en plus alarmants issus des sciences du climat ainsi que de messages sur les risques auxquels l’humanité sera confrontée en l’absence de mesures relatives au climat, et ce, dans la perspective des négociations sur le climat de la COP24 à Katowice, en Pologne.
En toile de fond de cette rencontre, le rapport spécial d’octobre 2018 qu’a produit le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat sous le titre « Réchauffement planétaire de 1,5 °C » et qui conclut que :
- les activités humaines ont causé une augmentation d’environ 1,0 °C de la température de la planète par rapport aux niveaux préindustriels et que le réchauffement de la planète atteindra probablement 1,5 °C, c’est-à-dire une hausse atteignant la moitié du réchauffement déjà connu, mais au cours des 10 à 30 prochaines années;
- les pays nordiques, comme le Canada, connaissent un réchauffement supérieur à la moyenne mondiale, et notamment deux à trois fois plus élevé dans l’Arctique;
- ce réchauffement d’origine humaine a déjà produit des effets détectables sur les écosystèmes, sur les systèmes humains et sur le bien-être humain. Ces impacts comprennent des extrêmes de température maximale dans la plupart des régions habitées, ainsi qu’une augmentation de la fréquence et de l’intensité des pluies abondantes et des sécheresses dans plusieurs régions.
Le rapport souligne également les avantages de ne pas atteindre 2,0 °C d’augmentation de la température (le double du niveau actuel de réchauffement) : la réduction des risques de sécheresse et de pluies abondantes, de l’élévation du niveau de la mer, du déclin et de la disparition des espèces, ainsi que l’atténuation des incidences négatives sur l’agriculture et la santé. Pour rester sous cette limite, il faut une transformation ambitieuse et rapide de nombreux domaines, des réseaux énergétiques à l’aménagement du territoire, en passant par les infrastructures, les transports et les industries, le tout dans le but de réduire considérablement les émissions de carbone.
Pour apporter notre modeste contribution à cet enjeu de taille, le comité scientifique et le conseil d’administration de la SCMO ont approuvé, en novembre, le Rapport spécial sur le réchauffement planétaire de 1,5 °C. Je vous encourage à lire la position de la SCMO, qui souligne la perspective canadienne du rapport spécial et les contributions canadiennes à celui-ci. Comme je l’ai mentionné lors de la réunion du conseil d’administration de novembre, je pense que cet appui revêt une importance concrète. La fonction première de la SCMO devrait être de promouvoir et d’appuyer le type de science de haute qualité, évaluée par des pairs, que représente le rapport du GIEC. Un tel soutien ne peut jamais être tenu pour acquis, comme le montre la controverse concernant l’approbation internationale du rapport à la COP24 (en anglais).
Bien entendu, les enjeux qui nous préoccupent ne peuvent se régler uniquement par des déclarations de soutien, celles-ci doivent également s’accompagner d’actions concrètes. C’est pourquoi nous nous efforcerons de tenir compte de l’impact environnemental de la SCMO et de réduire celui-ci, grâce à des cadres de développement durable comme la Global Reporting Initiative (site en anglais). Cette approche nous permet en outre d’améliorer nos pratiques en tant que société professionnelle. Par exemple, lors de la réunion du conseil d’administration de décembre 2018, nous avons décidé de permettre aux membres d’assister à l’Assemblée générale annuelle de la SCMO et de voter relativement aux affaires de la Société par le biais d’un accès électronique (WebEx), et ce, pour la première fois, dès l’Assemblée générale de l’UGGI en 2019. Cette mesure permettra à nos membres de participer aux activités de la SCMO sans avoir à se déplacer. Veuillez nous faire part de vos réflexions et de votre désir de nous aider à réduire l’impact environnemental de la SCMO, à l’une des adresses suivantes : president@cmos.ca (moi), exec-dir@cmos.ca (directeur général, Gordon Griffith) ou bulletin@cmos.ca (rédactrice en chef du bulletin de la SCMO, Sarah Knight).
Tandis que nous prenons connaissance de nouvelles préoccupantes, ne perdons pas de vue l’apport positif des membres de la SCMO. Je vous souhaite à tous une bonne année.
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