En souvenir de Wayne Evans

Wayne Evans (Ph. D.), professeur associé au Centre for Research in Earth and Space Science (CRESS) de l’Université York depuis 1976, est décédé à Seattle (Washington) le 27 avril 2019. Bien qu’il n’ait jamais fait partie du corps professoral permanent de l’Université York, il a continué de collaborer avec le CRESS et a beaucoup contribué à ses activités de recherche, tout en travaillant au sein d’Environnement et Changement climatique Canada et à l’Université Trent.

Wayne Evans, CMOS member, photo shows a caucasian man in his 60's, short hair and glasses

Wayne F. J. Evans est né en Saskatchewan. En 1961, il obtient un baccalauréat en physique de l’Université de la Saskatchewan, puis une maîtrise en physique en 1963 et un doctorat (Ph. D.) en 1968. En 1997, l’Université lui décerne le prestigieux grade D. Sc. Wayne Evans occupe un poste de chercheur scientifique à la Section des études expérimentales du Service de l’environnement atmosphérique (maintenant le Service météorologique du Canada) d’Environnement Canada de 1972 à 1976, puis il occupe le poste de chef de la Division des évaluations environnementales de 1976 à 1990. Il est ensuite professeur de sciences de l’environnement entre 1990 et 2006, à l’Université Trent de Peterborough. Puis il prend sa retraite à Seattle (Washington), aux États-Unis, où il collabore avec NorthWest Research Associates à Redmond. Pendant tout ce temps, à partir de 1976, il maintient un lien actif avec l’Université York à titre de professeur associé. Dans le cadre de son travail, il codirige, avec John McConnell, les travaux du doctorant Chris Sioris, maintenant employé au sein d’Environnement et Changement climatique Canada. De plus, tandis qu’il est à l’emploi d’ECCC, il enseigne un cours de premier cycle en sciences de la Terre et de l’atmosphère, et quelques leçons d’un cours de deuxième cycle à l’Université York. Il codirige aussi les travaux de Paul Shepherd, étudiant au doctorat.
Membre de longue date de la SCMO, Wayne a profité de cette association pendant au moins 45 ans. En 1976, il remporte le Prix du président pour son importante contribution au programme de lutte contre la pollution stratosphérique du SMC (projet STRATOPROBE) à la fois en tant que participant au programme et pour en avoir communiqué les résultats dans un numéro spécial d’Atmosphère (maintenant Atmosphere-Ocean). Il préside le comité de direction du centre de Toronto en 1989 et 1990, et siège à ce comité en tant que conseiller de 1997 à 2008. Il assiste à de nombreux congrès et y présente ses résultats de recherche. La photo montre Wayne au Congrès de la SCMO de 2013 à Saskatoon.

Tandis qu’il est encore à l’Université de la Saskatchewan, il participe à ce qui serait les premiers lancements de ballons atmosphériques au Canada. L’équipement scientifique était assez petit pour qu’un coureur rapide, Stephen Peteherych peut-être, le porte avant de le relâcher. C’est ainsi qu’il jette les bases de ses premiers projets au sein du Service météorologique d’ECCC, où il a démarré le projet STRATOPROBE : de gros ballons servant à mesurer des paramètres stratosphériques, bien en avance sur son temps. Avec STRATOPROBE I, l’étude de l’ozone s’amorce bien avant la découverte du trou dans la couche d’ozone. Le premier ballon s’envole en 1974 et atteint 35 km d’altitude. Les instruments embarqués mesurent le HNO3, le NO2, le NO et l’O3. La moitié des expériences émane du SMC; le reste, des universités canadiennes. La mesure des substances chlorées s’ajoute un an plus tard, avec STRATOPROBE II. En 1996, le chlore et l’azote sont mesurés dans le cadre de STRATOPROBE III.

En 1984, le premier astronaute canadien, Marc Garneau, participe à la mission STS 41-G de la navette spatiale. Il mène dix expériences canadiennes, dont SPEAM (Sun Photometer Earth Atmosphere Measurements), une étude que dirige Wayne Evans en collaboration avec le CRESS de l’Université York. En 2001, le Canada embarque un instrument appelé OSIRIS (Optical Spectrograph and Infra Red Imaging System) sur le satellite suédois Odin. Wayne Evans joue un rôle important dans le cadre de cette activité. Lors de son lancement en 2003, le satellite canadien SCISAT embarque une expérience sur la chimie atmosphérique (ACE), qui mesure toujours à ce jour une grande variété substances. Encore une fois, Wayne Evans y participe activement. En reconnaissance de ses activités, il est fait membre de la Société royale du Canada en 1989.

L’interféromètre canadien d’imagerie du vent (WINDII) est lancé à bord du satellite de recherche en haute atmosphère (UARS) de la NASA en 1991. Wayne agit en tant que co-chercheur. Il dirige l’étude sur les nuages mésosphériques polaires, des nuages de haute altitude (82 km) dans l’atmosphère estivale des hautes latitudes. Ces nuages sont formés de vapeur d’eau, dans l’atmosphère très froide, à cette saison et à cette latitude.

Wayne est l’auteur de plus de 200 publications, dont 138 paraissant dans des revues à comité de lecture. Il a révisé les rapports d’évaluation du GIEC de 2001 et de 2007, et était un expert sur l’interaction de l’industrie énergétique relativement au Protocole de Kyoto. Ce curriculum montre sans équivoque qu’il était un spécialiste de l’atmosphère énergique et perspicace, qui a participé aux principales activités spatiales canadiennes et qui a transmis cet enthousiasme à de nombreux étudiants qui se souviennent affectueusement de lui.

Informations fournies par Gordon Shepherd, Université York. Photo et informations relatives à la SCMO fournies par Bob Jones.

Centre for Research in Earth and Space Science, NASA, wayne evans

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