« Arctic Awesome: The Story of the ‘Cool’ Students of ‘Not Cool’ »
– Par Halah Mhanni, Safia Soussi and Amy Mann –
Il est bien connu que l’Arctique se réchauffe environ deux fois plus vite que la moyenne mondiale, trois fois plus vite que la moyenne mondiale au Canada. Ce taux de réchauffement substantiel a donné lieu à de nombreuses recherches sur l’évolution de son climat au cours de la dernière décennie. Cela dit, ces recherches ont surtout porté sur le gain de chaleur – le réchauffement climatique – plutôt que sur la perte de froid. Vu l’importance du temps froid pour la cryosphère, l’économie et la culture de la région, nous avons estimé que cela valait la peine d’être examiné.
L’objectif principal de notre recherche était de rappeler l’importance d’une approche centrée sur l’Arctique, lorsqu’on étudie le changement climatique dans le Nord. Le froid fait partie intégrante de l’Arctique, il fait vivre l’écosystème et les populations. Nos objectifs étaient de présenter les données observées, ainsi que les projections du nombre de jours froids. Près de l’extrémité la plus septentrionale du Canada, au Nunavut, se trouve une station météorologique appelée Eureka qui a commencé à recueillir des données entre le début et le milieu du XXe siècle. Eureka est la région la plus froide du Canada située au-dessus du 60e degré de latitude. Au cours de son mois le plus froid, la température minimale moyenne est de -37,4 degrés Celsius et au cours de ses mois les plus chauds, elle est de 6,1 degrés Celsius. Entre les années 1950 et 2020, on observe une baisse constante du nombre de jours froids (caractérisés comme un jour où la température moyenne est de -30 degrés Celsius), avec une perte d’environ -3,13 jours/décennie. En utilisant les données RCP, nous avons pu donner une trajectoire approximative de l’avenir d’Eureka en termes de jours froids. Dans le scénario RCP 8.5 (haute teneur en carbone ou « maintien du statu quo »), Eureka connaîtra d’ici 2090 environ 55 jours froids, ce qui contraste fortement avec les 180 jours froids de 1955. Dans le scénario RCP 4.5 (faible teneur en carbone), Eureka connaîtra 110 jours froids d’ici 2090.
En octobre 2019, notre professeur de géographie de 10e année, Mme Jennifer Janzen, a proposé à notre classe de travailler avec un professeur de l’Université de Winnipeg. Nous avons été invités à rencontrer le professeur Danny Blair du département de géographie. C’est lors de cette réunion que le professeur Blair a suggéré l’idée d’examiner le réchauffement climatique sous un angle différent, un point de vue centré sur l’Arctique, en considérant le changement climatique moins comme un gain de chaleur que comme une perte de froid. Cette idée nous a intrigués et nous a permis d’aller de l’avant avec le projet. En tant qu’élèves du secondaire, la perspective d’écrire un document universitaire qui pourrait être lu par des professionnels était assez intimidante. Bien que cela n’ait pas été facile et que nous ayons été confrontés à de nombreux obstacles en cours de route, nous avons tout de même réussi à atteindre notre objectif initial, à savoir l’analyse du changement climatique avec une approche centrée sur l’Arctique, en d’autrestermes, la perte du froid.
L’Arctique s’est réchauffé à un rythme alarmant, provoquant des répercussions massives dans toute la région, ainsi que dans le monde entier. En tant que jeune génération, notre priorité est de créer un avenir meilleur et plus durable pour nous-mêmes et pour ceux qui viendront après nous. En effectuant cette recherche, nous avons pu vraiment comprendre le changement climatique d’un point de vue différent, un point de vue centré sur l’Arctique. Travailler pendant plus d’un an sur un projet qui nous tient tant à cœur a été une expérience extraordinaire, que nous ne sommes pas prêts d’oublier.
Mhanni, Soussi and Man discovered their interest in arctic issues during their Geography class in grade ten. After being offered the opportunity to work with a geography professor, they became first time published authors at the age of 16-17. They have now since graduated from the University of Winnipeg Collegiate and attend their respective universities.