Dick Morgan, membre fondateur de la SCMO, a 100 ans
– par David Nowell, Elizabeth Marshall et Veronica Leonard –
Capf Maurice Richard (Dick) Morgan (Ph. D.), membre pendant plus de 50 ans de la SCMO et de son ancêtre, la section canadienne de la Royal Meteorological Society, a récemment passé le cap des 100 ans. Une fête en son honneur s’est tenue le jour suivant à Belleville (Ontario), au domicile de sa fille aînée, Liz Marshall.
Dick Morgan naît le 14 juillet 1917 à Saltash (Cornwall), au Royaume-Uni. Après ses études universitaires, la Marine royale le recrute en tant que lieutenant-instructeur, peu avant le début de la Deuxième Guerre mondiale. Lors de l’attaque de Pearl Harbor, il servait sur le croiseur NSM Diomede, qui était assigné à l’escadron des Antilles et qui opérait dans le Pacifique Est.
Après la guerre, Dick est nommé météorologiste de la Marine royale. Ses détachements subséquents comprennent un poste au sein du Naval Weather Service Centre à Simonstown (Afrique du Sud), de 1946-1949, où il participe à l’implantation de l’observation météorologique à bord des baleinières qui naviguent dans les zones de l’Arctique où les données sont rares. De retour au Royaume-Uni, il travaille durant trois ans au centre météorologique naval, à Londres. Il occupe ensuite pendant trois ans le poste de directeur adjoint de la météorologie au quartier général du nouveau Commandement allié Transformation de l’OTAN, à Norfolk (Virginie), et ce, avec le rang de capitaine de frégate. Il retourne au Royaume-Uni en 1956 pour occuper le poste d’officier dirigeant le bureau météorologique de la base aéronavale d’Abbotsinch (Écosse).
Dick prend une retraite hâtive de la Marine royale. Puis, le 1er juillet 1958, il immigre au Canada, où il a accepté un poste de météorologiste au sein de la Direction de la météorologie du ministère des Transports. À la suite d’une courte période d’« endoctrinement » au Bureau central d’analyse à Dorval, il travaillera au bureau météorologique principal de Gander (Terre-Neuve). Une année plus tard, il se joint à la Marine royale canadienne pour un détachement de courte durée de cinq ans. Après un bref passage au poste d’officier de la météorologie sur le porte-avions HMCS Bonaventure, il est nommé officier responsable du bureau météorologique auprès de l’officier général de la côte atlantique à Halifax. À ce poste, il contribue considérablement au domaine en plein essor de l’océanographie militaire. Ce qui entraîne une extension de son détachement et une affectation de quatre ans, toujours au rang de capitaine de frégate, au poste nouvellement créé de directeur adjoint de l’océanographie au quartier général du Commandement allié Transformation de l’OTAN, à Norfolk (Virginie).
Dick Morgan et l’ancien président de la SCMO, Neil Campbell, au Congrès annuel de la SCMO à Halifax en 2009. Dick reçoit son doctorat de l’Université d’Exeter. Dick et son collègue et ami de longue date, membre de la SCMO, David Nowell, et la femme de celui-ci, Ann, en juillet 2017.
R. Morgan revient au Canada en mai 1969 et, après avoir quitté la Marine royale canadienne, il est nommé officier responsable du Centre météorologique des Forces pour les Maritimes, à Halifax, qu’il dirige avec compétence tandis que le centre se charge de responsabilités supplémentaires relativement à l’océanographie et devient le Centre METOC. À l’été 1974, Dick est affecté au Quartier général de la Défense nationale à Ottawa, auprès du directeur de la météorologie et de l’océanographie, en tant que chef de la planification, des besoins et de la formation en météorologie et en océanographie. Durant cette affectation, il représente le Canada tant au sein du Groupe météorologique du Comité militaire que du Groupe d’océanographie militaire relevant de l’OTAN.
Dick prend sa retraite du Service de l’environnement atmosphérique d’Environnement Canada à la fin de 1977. Il accepte ensuite un contrat du PNUD pour un travail au sein du groupe de planification de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, à Kuala Lumpur (Malaisie), en tant que conseiller dans le domaine de la météorologie maritime auprès de ces nations asiatiques. Il apporte son aide à la création d’une série de stations météorologiques ceinturant la mer de Chine méridionale et comprenant la Thaïlande, les Philippines et l’Indonésie.
À 80 ans, il s’inscrit au programme de doctorat de l’université d’Exeter, son Alma Mater. Sa thèse sur les changements climatiques dans l’Atlantique Nord relativement à l’hypothèse du réchauffement climatique est acceptée en 2003, et fait de lui le plus vieux doctorant diplômé de cette université : le point culminant tout indiqué d’une longue carrière remarquable et passionnante. Après l’obtention de son doctorat, il poursuit ses recherches jusqu’au début de ses 90 ans et présente plusieurs articles scientifiques aux congrès de la SCMO.
Au cours de sa carrière, Dick reçoit nombre de prix, y compris le prix de météorologie Boyle-Somerville de la Marine royale et, en 1983, le prix de la SCMO en météorologie appliquée.
Rédigé par David Nowell (ami et collègue), et Elizabeth Marshall et Veronica Leonard (les filles de R. Morgan)