Message du président de la SCMO: Planification du Congrès virtuel de Victoria 2021

– Par Marek Stastna, Président de la SCMO, et professeur du département de mathématiques appliquées, l’Université de Waterloo –

Après une période estivale glorieuse et sans humidité, mon été dans le sud de l’Ontario s’est littéralement terminé sur un coup de tonnerre. Le 7 septembre, vers cinq heures du matin, la foudre a frappé si près de ma maison que je n’ai pu faire le compte entre l’éclair et le retentissement du tonnerre. Il m’a semblé que la maison a tremblé pendant une bonne minute; et le maître et le chien ont eu beaucoup de mal à se rendormir. J’ai toujours aimé compter les secondes entre la foudre et le tonnerre pour savoir à quelle distance se trouvait la tempête, et je suppose qu’au fil des ans, cela m’a permis d’avoir une vision plus simple et plus enfantine du monde : mener une enquête par pure curiosité, acquérir des connaissances en guise de protection contre un monde vaste et intimidant.

Depuis le 8 septembre, j’ai recommencé à enseigner. J’ai passé l’été à tenter de resserrer les liens de mon groupe de recherche, avec plus ou moins de succès. Je me suis surmené et j’ai paressé, essayant de comprendre à quoi rime le télétravail. J’ai également raconté des histoires d’amis au Canada et à l’étranger à des universitaires. Dans mon cas, mon cercle d’universitaires était pour la plupart virtuel bien avant que la COVID-19 n’inspire des changements, et ce fut une joie de participer aux sketches comiques de la vie personnelle et professionnelle avec ceux qui partagent mon coin de l’univers de la recherche (et souvent mon étrange sens de l’humour).

Cependant, on ne peut pas nier le changement qui s’opère autour de nous. Travailler de la maison m’a donné le recul nécessaire pour revoir certaines de mes habitudes professionnelles, mais je suis bien conscient que mon expérience, pas trop désagréable, est bien différente de celle des autres; en particulier de celle de mes étudiants. De même, mon incertitude quant à la forme que prendra la vie de mon cadet à l’école secondaire ressemble parfois au grondement de cette tempête lointaine, mais elle est bien pâle en comparaison des difficultés de ceux qui jonglent avec le travail à la maison et la garde de jeunes enfants. La COVID-19 a peut-être changé le monde, mais elle n’a pas enrayé les divisions et les inégalités fondamentales. Pour garantir une participation pleine et entière des femmes au monde du travail, il faudra établir un dialogue ferme et réfléchi pendant des années. De même, pour garantir que les étudiants à qui nous donnons un diplôme, en particulier ceux qui se classent parmi les premiers, ne soient pas sous-employés à leur sortie de l’université, il faudra s’éloigner du modèle commercial du « pourquoi n’allez-vous pas aux États-Unis faire des études postdoctorales » que le système universitaire canadien préconise depuis le début de ma vie professionnelle. J’espère que les sociétés universitaires comme la SCMO seront à même de rassembler les « pratiques idéales » de partout au pays et diffuseront le type de plaidoyer à l’échelle locale qui incitera nos institutions d’origine à travailler vers une « nouvelle normalité » plus juste.

Pour la SCMO, une société ayant adopté un modèle de gouvernance virtuelle, son cycle annuel d’activités a continué de se dérouler rondement. La première réunion du comité exécutif de 2020/2021 a déjà eu lieu, et les premières réunions des présidents des centres et du Conseil suivront bientôt. La tâche principale du comité exécutif et du Conseil au cours de la prochaine année universitaire sera la révision et le perfectionnement du plan stratégique de la SCMO. Je considère que les auteurs du plan actuel https://cmos.in1touch.org/uploaded/web/website/by-laws/CMOS%20-%20Strategic%20Plan%202018%20-%202020%20-%20Final.pdf ont fait preuve d’une grande sagesse en indiquant les domaines qui demeurent incomplets pour ceux qui poursuivront le travail. J’encourage tous les membres à apporter leur contribution, soit par des discussions informelles, soit en répondant au sondage plus formel qu’ils recevront par courriel cet automne.

Enfin, je note que la planification du Congrès de Victoria 2021 est bien avancée et que celui-ci s’inscrira dans le prolongement du succès du Congrès virtuel d’Ottawa de 2020. Le congrès d’Ottawa s’est avéré très populaire, et celui de l’année prochaine bénéficiera d’un cycle de planification beaucoup plus long (un dernier hommage ici aux organisateurs et à la grâce dont ils ont fait preuve malgré la pression!). L’équipe de Victoria est en train de préparer un programme complet comprenant des conférences plénières, des contributions orales et des affiches électroniques, un conférencier, des possibilités de mise en réseau et un espace pour les exposants et les commanditaires, et j’attends avec impatience cet événement qui clôturera une année très chargée pour la SCMO.

Marek Stastna
Président de la SCMO, et professeur du département de mathématiques appliquées, l’Université de Waterloo
Courriel: president@cmos.ca